Municipales 2026 : ça se prépare déjà

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23 mai 2025
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Lors des Rencontres Politiques du jeudi 15 mai à Angoulême, une table ronde a donné la parole à celles et ceux qui vivent l’action publique de l’intérieur. Mathilde Bezace, conseillère municipale déléguée à la restauration scolaire et à la transition alimentaire de la ville de Choisy-le-Roi, Alice Wanneroy, adjointe au maire déléguée à la politique alimentaire et aux ressources humaines de la ville de Tours, Dominique Licaud, conseillère municipale en charge de la santé environnementale de la commune de Linars et Emmanuel Delmotte, maire de la commune de Châteauneuf-Grasse et vice-président de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis, font le bilan de leur mandat. Derrière la diversité des contextes se dégagent des enseignements pour remettre l’alimentation et la transition écologique au cœur de la décision politique.

Regards politiques sur un mandat

Cette table ronde a d’abord fait émerger un message fort : pour transformer notre alimentation, il faut du temps. En effet, si un mandat dure six ans, un modèle de restauration collective peut en durer quarante. Pourtant, c’est généralement l’urgence politique et technique qui rythment l’avancée des projets et brident parfois les envies. Les élus qui ont conduit la construction d’une nouvelle cuisine en témoignent, la reproduction du modèle existant est très difficile à éviter sans un autre imaginaire et sans véritable gouvernance. Alors pour ne pas se retrouver contraint de prendre des options trop rapidement, il faut dès aujourd’hui penser les outils dont nous aurons besoin dans 20 ans. Dans cette période singulière de fin de mandat, cette démarche prospective peut être un bel objectif.

Nos élus ont aussi témoigné de la difficulté de donner une priorité à l’alimentation en particulier lors d’un premier mandat. Pour peser dans les arbitrages budgétaires, il faut trouver des alliés politiques mais aussi techniques, qui permettront d’avoir les arguments et les éclairages nécessaires. Tous l’ont dit : il faut apprendre, comprendre, se former. Entrer dans les rouages de la commande publique et des arbitrages politiques, c’est réinterroger sans cesse ses choix. Il faut pouvoir monter en compétences pour devenir des facilitateurs, capables de dialoguer à la fois avec les services techniques, les citoyens et les acteurs de l’alimentation sur son territoire.

 

Franck Lehenoff, adjoint au maire de Dijon (©Cyril Chigot)

Jacky Bonnet, adjoint au maire de La Couronne (©Cyril Chigot)

Les échanges ont aussi révélé des écueils dans la façon dont nous construisons nos politiques publiques. Entre la volonté politique d’impliquer les citoyens dans les projets alimentaires et la réalité de la démocratie participative, les élus ont rencontré quelques déconvenues. Avec le recul, rendre une alimentation de qualité accessible à tous, mettre en œuvre une politique éducative et culturelle autour de l’alimentation, est un acte de démocratie.

Avec les défis de plus en plus nombreux auxquels les collectivités locales doivent faire face, on pourrait imaginer un certain découragement voire désengagement politique. Pourtant, cette table ronde a montré tout le contraire. Malgré les aléas et les coups durs d’un mandat, c’est l’enthousiasme et l’envie de poursuivre cet engagement qui ressort de leurs témoignages.

Une matinée politique qui laisse entrevoir des débats passionnants au sein de notre collectif d’élus à la veille des prochaines municipales.

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