La Bio dans les Étoiles : retour sur un succès tout en visio

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19 mai 2021
Ils l'ont fait

Plus de 150 participants ont assisté à la matinée de rencontre en Ardèche et aux ateliers pratiques de l’après-midi. Au menu : comment reprendre le pouvoir sur nos assiettes ?

Le plateau des intervenants avec, de gauche à droite, Magali Saumade, Stéphane Veyrat, Didier Perréol et Vincent Rozé.

« Comment reprendre le pouvoir sur nos assiettes ? » C’était le thème abordé lors de la nouvelle journée de La Bio dans les étoiles, organisée par la fondation Ekibio et Un Plus Bio à Annonay, en Ardèche, le 30 avril dernier. À défaut de grand messe physique, contexte sanitaire oblige, c’est un plateau de choix avec des invités très impliqués dans les politiques alimentaires qui a été convié, en visio, avec la participation de quelque 150 participants tout au long de la journée : Magali Saumade, présidente de la chambre d’agriculture du Gard et éleveuse de taureaux de Camargue en bio, Vincent Rozé, cofondateur du réseau Manger Bio, Guillaume Gontard, le jeune sénateur de l’Isère à la conquête du mieux manger suer tous les territoires, mais aussi François Collart Dutilleul, le chercheur en droit à l’alimentation et auteur du récent ouvrage en partenariat avec Un Plus Bio, « Nourrir », aux éditions Les liens qui libèrent.

Après une matinée d’échanges sur la question de la rencontre entre les territoires de production agricole et la société des mangeurs, trois ateliers pratiques et de mise en perspective des politiques alimentaires ont alimenté le débat. Comment changer le contenu de nos assiettes ? Comment le monde agricole peut-il prendre acte des mutations et attentes sociétales ? La première table ronde a permis de dégager plusieurs pistes d’action pour soutenir des filières alimentaires vertueuses, et a ouvert un débat passionnant sur la question de la place de l’élevage dans un contexte de végétalisation de notre alimentation. Envie de visionner le replay ? C’est par ici (il est possible que le lien ne fonctionne pas sur tous les navigateurs, cliquez sur « regarder sur le web » puis « participer de manière anonyme » lorsque vous arrivez sur la page de Teams).

Trois ateliers pratiques pour avancer

Atelier 1 : Où seront les espaces nourriciers de demain ?

Dans un contexte de forte pression foncière, démographique et écologique, comment repenser nos espaces nourriciers ? Quels doivent-ils être et où doivent-ils se trouver ? Quels nouveaux systèmes mettre en place pour se nourrir sur les territoires ? Et quels moyens (humains, matériels et financiers) pour entretenir ces espaces ? Hugues Vernier, responsable agriculture de la communauté de communes du Val de Drôme en Biovallée, et Christophe Darpheuil, directeur de l’association Naturama et cofondateur de l’application « Mon Berger Local », se sont prêtés à l’exercice de répondre à ces questions. Implication des élus, éco-pâturage, agriculture urbaine… Autant de thématiques abordées au cours de cet atelier.

Atelier 2 : Alimentation : impliquez les habitants !

Les deux témoignages du collectif Les Râteleurs et du Pays Cœur d’Hérault nous ont donné une véritable illustration de ce que pourrait être une démocratie alimentaire à l’échelle d’un territoire : un projet collectif conçu par et pour les habitants. La différence ? On a d’un côté une collectivité territoriale dont le projet alimentaire territorial (PAT) a été encouragé par l’organisation d’un grand temps de partage entre élus, habitants et acteurs locaux (les États généraux de l’alimentation durable), et de l’autre une association locale qui renverse la table et fait émerger un projet alimentaire citoyen sur son territoire.

De nombreux points communs entre ces deux démarches ont été relevés :

  • Des échanges et un débat avec les habitants qui se créent sur le sujet de l’alimentation, au travers des multiples rencontres, « toutes les occasions sont bonnes ! » : cuisine de rue, ateliers, formations, festival, visite des cantines, réunions publiques…

  • Une bonne capacité d’animation pour créer du lien, de la confiance, sensibiliser et faire monter en compétences les habitants, les élus et les acteurs locaux sur l’alimentation. Pour cela, le Pays Cœur d’Hérault s’est appuyé sur un conseil de développement et le tissu associatif local. Le collectif Les Râteleurs a su mobiliser des moyens pour financer cette animation, soutenue par un réseau de bénévoles.

  • « Trop de méthode tue la méthode » : deux témoignages ont souligné l’importance de la méthodologie dans l’élaboration du projet alimentaire afin de donner un cadre, faire émerger des propositions et aboutir à des choix politiques partagés. Ils se sont d’ailleurs appuyés sur des chercheurs (Université de Montpellier, Inrae) qui développent des méthodes de concertation et d’animation favorables à l’action locale. Mais ils nous amènent aussi à être vigilants : il faut laisser place à l’inattendu, à l’expérimentation et à la spontanéité !

Atelier 3 : une cuisine de marché en collectivité, c’est possible !

Comment parvenir à introduire des produits locaux et de qualité dans des cantines encore fortement gouvernées par les normes d’hygiène ? Comment réorganiser les cuisines et les menus pour répondre aux objectifs de la loi EGalim ? Et comment aller plus loin, notamment pour répondre aux enjeux environnementaux et sociétaux ? De quelles ressources, moyens et formations ont besoin les équipes de cuisine pour transformer leur pratique et introduire une cuisine de marché ?

Lionel Senpau (chef cuisinier de Manduel dans le Gard), Stéphane Brette et Phillippe Galley (formateurs du collectif Les Pieds dans le Plat) ont partagé leur expérience face à ces problématiques en nous donnant les clés pour aborder les procédures des marchés publics, chercher des fournisseurs et placer les équipes de cuisine au centre de la démarche.

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