Retour sur les Victoires des cantines rebelles - Paris - le 19 octobre 2022

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Une nouvelle journée festive et politique

Une cérémonie chaleureuse, des intervenants inspirants et, de retour sur leurs territoires, l’envie de poursuivre de beaux combats autour de l’alimentation rebelle pour les participants. Le contexte de crise n’entame pas le moral des troupes qui ont choisi de faire de l’alimentation le levier du changement.

Le 19 octobre à l'Académie du Climat de Paris.

Les Victoires des cantines rebelles, c’est comme un grand repas de famille. Quand on a trouvé le (faux) prétexte pour s’en dérober, on sait qu’on a raté quelque chose : les dernières infos, les petites et grandes révélations, l’état du baromètre familial. Mercredi à Paris, dans la salle des fêtes de l’Académie du Climat, la septième journée des Victoires a réussi à faire le plein malgré la crise, ou plutôt les crises : grève des transports, mobilisation sociale, reprise du Covid, incertitudes sur l’avenir… Pas simple de réunir et de mobiliser, de nos jours.

Heureusement, l’enthousiasme des acteurs de l’alimentation rebelle et des nombreux partenaires de la constellation d’Un Plus Bio est intacte. Et nos adhérents, nos invités, nos amis en ont encore sous le pied, toujours prêts à dégainer des panoplies de solutions originales face à des défis alimentaires toujours plus subtils à relever.

Avant la cérémonie des Victoires, animée avec talent par le journaliste Laurent Mariotte, on a d’abord fait leur fête aux cantines et à ce qu’on aime nommer la démocratie alimentaire. Un mot ambitieux, c’est vrai, mais plus simple qu’il n’y paraît, qui vise à faire de l’acte de nourrir une hypothèse séduisante du changement de nos manières de voir et de faire : redessiner les paysages urbains et ruraux, prévenir les risques de santé publique, mettre en lien les acteurs sur les territoires, relocaliser, conquérir les moyens de nouvelles autonomies… Manger sain, mieux, et juste est un chantier inspirant et toujours renouvelé.

Joël Doré, une intervention saluée sur le thème de la santé publique et de l’intérêt de développer le microbiote humain.

Les témoins de cette septième édition ont pu soutenir cette vision engagée de l’alimentation à tous les étages. Avec d’abord la table ronde qui a réuni Joël Doré, chercheur agronome et pionnier de l’écologie microbienne. Le microbiote, ça vous parle ? Si oui, très bien, si non, alors il faut vous informer des travaux de cet expert mondial : saviez-vous que parmi les quelque 50 milliards de bactéries qui évoluent dans nos estomacs, au côté de levures, de champignons et de virus divers, il existe une vie organique au microscope plus que fondamentale pour notre état de santé ? Joël Doré travaille depuis plusieurs années sur ce sujet, plus que prometteur dans le domaine de la santé, et plus inspirant que jamais en restauration collective où les normes d’hygiène drastiques n’empêchent pas de renouer avec la notion de cuisine vivante et de produits bruts, comme l’a rappelé Céline Druart De Lattre, responsable restauration de la ville de Martigues (13).

Régis Marcon, le chef trois étoiles engagé dans la cuisine vivante, au côté de Lia et de Lucia, cantine du Miam à Perpignan.

Deuxième temps fort de l’après-midi, le récit de nouvelles aventures alimentaires qui inspirent : avec la cantine « hors les murs », populaire et associative, du Miam, à Perpignan. Lia et Lucia sont venues livrer un témoignage important : manger en collectivité, c’est certes une affaire d’école, d’Ehpad, d’entreprise ou d’administration, mais c’est aussi un motif tout trouvé pour réunir des gens, jeunes, vieux, pauvres, riches, isolés ou aisés, à l’échelle des quartiers, des maisons, du voisinage, dans des lieux d’accueil qui ressemblent à des bistrots, des cafés, des restos en terrasse.

Régis Marcon, le chef triplement étoilé de Saint-Bonnet-le-Froid (haute-Loire), n’en dit pas moins avec l’expérience de la cantine du village dont il a repris la gestion : une activité de plus dans son écosystème où l’alimentation prend une dimension toute particulière. À Saint-Bonnet-le-Froid, plus de 150 emplois sont directement liés à l’alimentation, pour le plaisir des papilles et celui des producteurs. Au fond, comme si manger était une affaire trop importante pour la laisser aux seuls gestionnaires et cuisiniers… C’est bien aux paysages, aux acteurs du territoire et à celles et ceux qui ont une vision de l’avenir que revient la mission de relocaliser, de cuisiner, de manger mieux, de refaire le monde à travers l’assiette.