Victoires : découvrez nos paroles de candidats !

Les candidatures aux Victoires 2023 sont ouvertes jusqu’au 14 mai. Vous menez un beau projet sur l’alimentation mais vous hésitez à vous lancer ?

Raisons de candidater, mais aussi conseils, astuces et idées, nos candidats aux Victoires précédentes vont vous convaincre de sauter le pas.

Parole de candidat #5 : « Cela ouvre à une mosaïque de projets et d'acteurs qui agissent pour l'alimentation en collectif. »

Amélie Teycheney, coordinatrice de l’association Les Râteleurs, Victoire de la tablée rebelle en 2022

Entretien avec Amélie Teycheney, coordinatrice de l’association Les Râteleurs qui a remporté la Victoire de la tablée rebelle en 2022. Recréer du lien social par l’alimentation, telle est la vocation des Râteleurs. Depuis 2015, l’association propose aux habitants du Pays Foyen une cuisine de rue savoureuse et accessible à tous et ouvre des tiers-lieux nourriciers pour reconnecter mangeurs et producteurs. Amélie revient sur l’expérience des Victoires pour l’association.

UN PLUS BIO : L’association Les Râteleurs a candidaté aux Victoires à deux reprises, en 2021 et en 2022. Qu’est-ce que ça vous apporté de participer à cette dynamique ?

AMÉLIE TEYCHENEY : Le fait de candidater nous a permis de montrer une action emblématique et de terrain qui est portée par les bénévoles et qui s’adresse à des publics fragiles en installant des cuisines dans l’espace public. Prendre le temps de décrire ses actions permet une mise en récit du projet et d’une certaine réalité de terrain. Dans notre cas, cela a permis aux membres de l’association de prendre un peu de recul sur l’action et de pouvoir en témoigner.

UN PLUS BIO : En 2022, vous avez obtenu la Victoire de la « tablée rebelle ». Le fait d’obtenir la Victoire, c’était important pour vous ? Qu’en avez-vous retiré de positif ?

AMÉLIE TEYCHENEY : C’était important pour nous de montrer que c’est un travail en équipe : une équipe pas uniquement formée de salariés mais aussi et surtout de bénévoles qui sont les habitants des quartiers de Sainte-Foy-la-Grande ou des communes alentour.

Cela permet de les mettre au cœur du projet pour leur montrer que cette action est regardée par d’autres et valorisée. La Victoire est symbolique pour ces personnes qui portent le projet. C’est donc un objet de valorisation des personnes qui ne se rendent pas forcément compte ! C’est un moyen de sortir du quotidien en se disant que ce qui se passe chez nous est observé avec attention par d’autres.

UN PLUS BIO : Cette année, la catégorie « tablée rebelle » devient « cantine hors les murs » et récompensera une association, entreprise ou collectivité qui imagine un espace populaire et convivial où cuisiner et manger ensemble. Qu’est-ce que t’évoque ce nouveau nom de catégorie ?

AMÉLIE TEYCHENEY : En tant qu’association, nous sommes dans une démarche sociale au niveau de l’individu, du sujet mangeur. La relation est sûrement différente en collectivité. Et c’est bien d’avoir cette catégorie car cela ouvre à une mosaïque de projets et d’acteurs qui agissent pour l’alimentation en collectif.

Et puis, ce nouveau nom pour la catégorie est une très bonne idée : il faut décloisonner et abattre les murs. Car pour les publics les plus fragiles, c’est bien compliqué d’aller au sein des murs. Le « hors les murs » permet d’autres choses et moi je suis très convaincue par les actions dans l’espace public. C’est parlant et cela décloisonne !

UN PLUS BIO : Et qu’est-ce que tu dirais à celles et ceux qui hésitent à candidater dans cette catégorie ?

AMÉLIE TEYCHENEY : Le conseil que je donnerais, c’est « allez-y, foncez ! ». Toutes les petites actions, quelles qu’elles soient, sont utiles et il ne faut pas avoir des complexes là-dessus. Il faut vraiment être confiants. Le formulaire de candidature n’est pas si compliqué car c’est la description d’une action sur le terrain.

Ensuite, je pense que nous nous sous-estimons toujours mais les actions montrent que nous sommes inventifs et créatifs. On peut le voir avec la crise sanitaire, des projets intelligents ont foisonné. Il ne faut pas rougir de nos actions. Au contraire, il faut montrer que nous sommes créatifs et résilients pendant les crises. Il faut montrer que nous pouvons dépasser des crises par le collectif et par l’action

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Parole de candidat #4 : « La principale raison de notre candidature, c'était la reconnaissance que cela apporte aux équipes. »

Sébastien Hélou, responsable restauration de la commune de Castelnau-d’Estrétefonds, coup de coeur du jury en 2021

Entretien avec Sébastien Hélou, responsable de la restauration scolaire de Castelnau-d’Estrétefonds, une commune de la Haute-Garonne qui compte 6800 habitants, et dont la cantine fait figure d’exemple en Pays Tolosan. Sébastien revient sur la belle expérience des Victoires des cantines rebelles 2021, récompensée par un coup de cœur du jury.

UN PLUS BIO : En 2021, la commune a candidaté aux Victoires des cantines rebelles. Qu’est-ce qui vous en a donné envie ?

SÉBASTIEN HÉLOU : Ce qui nous a décidés, c’est d’abord qu’on voulait savoir où on se situait sur le plan national. On s’est dit qu’on était capables de revenir avec quelque chose de ce concours. Et ça a marché ! Et surtout, la principale raison de notre candidature, c’était la reconnaissance que cela apporte aux équipes. Je travaille essentiellement avec des filles qui font un travail extraordinaire tous les jours. Et je me suis dit que c’était vraiment la cerise sur le gâteau !

On nous le dit qu’on travaille bien mais ce n’est pas la même chose. Beaucoup pensent que c’est un métier où le travail est un peu bâclé et c’est important de redorer le blason de la profession. Avoir cette récompense permet de dire que ce n’est pas du vent et que le boulot est vraiment bien fait.

UN PLUS BIO : Le jury vous a décerné son coup de cœur. Le fait d’obtenir la Victoire, c’était important pour vous ? Qu’en avez-vous retiré de positif ?

SÉBASTIEN HÉLOU : Par la suite, on a tiré beaucoup de positif de tout ça. Cela a eu des retombées sur notre projet alimentaire de territoire du Pays Tolosan. Tous attendaient avec impatience les résultats et quand le verdict est tombé, notre vidéo a été diffusée à l’ensemble des 73 communes du PAT. Les communes sont venues faire des réunions et des visites chez nous pour voir comment mettre en place tout ça, comment on pouvait travailler autant de frais pour autant de couverts, comment on arrivait à maintenir des coûts supportables pour la collectivité… Et puis, des plateformes de producteurs bio nous ont contactés pour nous approvisionner. 

Surtout, il y a eu la grande fierté des enfants : ils étaient encore plus fous que nous quand on est revenus avec le trophée. Ils sautaient partout en disant « on est la meilleure cantine de France ! ».

UN PLUS BIO : On a souvent des gens qui hésitent à candidater. Ils ont envie mais ils ont peur du formulaire et de la vidéo, ou alors ils ont l’impression que leur projet n’est pas si fantastique… Quels conseils tu donnerais à un candidat qui hésite à se lancer ?

SÉBASTIEN HÉLOU : Le restaurant scolaire, c’est la plus grande vitrine de la commune ! La vidéo, on s’en sert pour communiquer après. C’est un moyen de faire de la publicité. Pour la réaliser, je suis allé voir le service de communication qui avait trop de travail et ne pouvait pas s’en occuper. J’en ai parlé à notre animatrice du PAT qui travaillait avec un vidéaste. Finalement, c’est le PAT qui nous a financé la vidéo ! Il ne faut pas hésiter à aller chercher une petite subvention si besoin. 

Et puis, même si on ne gagne pas la récompense, on fait de superbes rencontres quand on monte à Paris. On passe un très bon moment car on discute avec des gens intéressants, on entend les problématiques des autres… Bref, c’est très constructif !

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Parole de candidat #3 : « Au-delà de la récompense, ce qui est intéressant, c'est la rencontre qu'il y a autour. »

Ève Demange, conseillère municipale en charge de la résilience alimentaire à la ville de Bordeaux, candidate et nominée en 2022

Entretien avec Ève Demange, conseillère municipale en charge de la résilience alimentaire à la ville de Bordeaux. Candidate en 2022 pour valoriser la mise en place de conseils alimentaires de quartier, la ville de Bordeaux n’a pas été lauréate pour cette fois. Pourtant les Victoires restent une belle dynamique dans laquelle Ève ne regrette pas de s’être lancée !

UN PLUS BIO : La ville de Bordeaux a candidaté en 2022. Pas de Victoire à la clef pour cette fois, mais le simple fait de candidater n’apporte-t-il pas déjà beaucoup ?

ÈVE DEMANGE : Ce qui nous a poussés à candidater, c’est vraiment l’envie de faire partie de cette dynamique qui nous inspire depuis que nous sommes dans le réseau Un Plus Bio, avec toutes ces villes qui sont en mouvement. Toutes les rencontres que nous faisons, les assemblées générales, les Victoires…

Au-delà de la récompense, ce qui est intéressant, c’est la rencontre qu’il y a autour, le fait de pouvoir découvrir ce que font les autres villes, de pouvoir échanger pendant les Victoires et découvrir les présentations qui peuvent y être faites par des chercheurs sur des sujets vraiment passionnants. Tout cela fait l’intérêt de cette dynamique. J’ai vraiment plaisir à écouter les projets des autres villes, à voir ce qui est mis en place, à comprendre et partager les bonnes pratiques qui permettent de réussir.

UN PLUS BIO : Parfois, les candidats redoutent les différentes étapes de candidature : le formulaire, la vidéo… Qu’est-ce que tu dirais à ceux qui hésitent à se lancer ?

ÈVE DEMANGE : Le formulaire, ce n’est pas ce qui est compliqué. En plus, cela permet de vraiment présenter une action. Et la vidéo oblige à sortir le nez du guidon. La vidéo permet d’avoir quelque chose de joli qui explique notre action. Et finalement, travailler sur cette vidéo explicative et valorisante, cela nous mobilise et nous force à être clairs et concis. Au final, cela nous apporte car cette vidéo est mise en ligne sur le site de la ville, nous la présentons à d’autres acteurs… Cela nous permet aujourd’hui de la réutiliser et nous en sommes fiers ! C’est vraiment quelque chose qui peut permettre de se poser un moment et de mettre la lumière sur une action qui est menée par la ville. Cette vidéo est pleine de vie, à l’image de ce que nous voulons faire ! 

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Parole de candidat #2 : « Le fait d'être primé, c'est un vrai encouragement et une profonde satisfaction. »

Vincent You, vice-président de la communauté d’agglomération du Grand Angoulême, Coup de coeur du jury aux Victoires 2022

Entretien avec Vincent You, vice-président de la communauté d’agglomération du Grand Angoulême en charge du PLUi, de la stratégie agricole et des circuits économiques de proximité. Avec son rôle moteur pour faire décoller les cantines municipales et favoriser l’installation d’agriculteurs en bio local, le Grand Angoulême a remporté le coup de cœur du jury des Victoires 2022. Retour sur cette belle aventure.

UN PLUS BIO : La communauté d’agglomération du Grand Angoulême a candidaté aux Victoires des cantines rebelles l’année dernière. Vous pouvez nous dire ce qui vous a motivés ?

VINCENT YOU : Cela arrivait au bon moment pour nous. Nous sommes engagés depuis de nombreuses années dans une démarche d’échanges de bonnes pratiques entre communes de la même agglomération. Nous sentions qu’il y avait besoin d’aller plus loin pour valider une démarche globale, multicritère et systémique. Nous avions besoin de mesurer que notre démarche avait du sens.

Un Plus Bio nous a ouvert les yeux et a encouragé nos démarches. Proposer notre candidature, c’était une façon de voir comment un regard extérieur et expert percevait notre projet. Nous avons joué le jeu car c’est une chance d’avoir le regard d’Un Plus Bio : il y a une maturité sur des démarches similaires. L’association joue un rôle de « tour de contrôle » dans le sens où elle voit beaucoup d’expériences et d’innovations ici et là.

UN PLUS BIO : Le jury vous a décerné son coup de cœur. Est-ce que vous diriez que cette Victoire est au-dessus de toutes les formes de récompense ? Qu’est-ce qu’elle vous a apporté par la suite ?

VINCENT YOU : Le fait d’être primé, c’est un vrai encouragement et une profonde satisfaction. Obtenir en plus le coup de cœur du jury, cela vient récompenser une véritable démarche, que nous portons avec conviction. Il y a un côté chaleureux dans le coup de cœur qui a effectivement une plus grande valeur à nos yeux.

Ensuite, c’est une façon de mettre en avant un projet qui est basé sur le partenariat. Nous nous sommes déplacés à la cérémonie à Paris avec plusieurs de nos partenaires (la Maison de l’agriculture biologique, les Compagnons du Végétal…). Notre vidéo et notre candidature mettaient aussi en avant le partenariat. La communauté d’agglomération apporte une légitimité et construit des alliances avec les acteurs qui sont sur le terrain et dans les champs, sur les marchés et dans les cantines ! Et cette dynamique partenariale s’est renforcée avec cette démarche d’aller ensemble à Paris recevoir la récompense.

En fait, c’est l’engagement de chacun qui a été félicité ! Aujourd’hui, un tiers des communes vont faire un pas de plus et accepter de se mesurer à un audit externe, celui d’Ecocert « En cuisine ». Et puis dans les cantines et dans les familles, les gens ont été contents de voir que nous recevions ce prix.

UN PLUS BIO : Parfois, les collectivités ont envie de candidater mais ont peur que ce soit trop tôt pour leur projet, qui ne serait pas assez abouti, ou alors se sentent découragées par le formulaire et la vidéo à réaliser. Est-ce que vous auriez un conseil à donner à ces candidats qui hésitent à sauter le pas ?

VINCENT YOU : Ce que je voudrais dire aux collectivités qui hésitent, c’est qu’il n’est pas possible de rester sur un objectif qui serait simplement de respecter la loi EGalim. Cela peut être un élément déclencheur, et tant mieux, mais nous sommes tous conscients que la qualité alimentaire et les enjeux de santé qui en découlent méritent une action profonde de reconstruction de l’économie des territoires. Nous sommes dans une époque de grandes mutations où ce qu’il faut dans nos politiques, c’est refaire en sorte que les agriculteurs d’un territoire nourrissent les habitants de ce territoire ! Et c’est une politique de long terme.

Nous avons candidaté aux Victoires en sachant qu’il y avait encore beaucoup de choses à faire mais nous avons cette lecture à 360°. Nous sommes bien conscients des choses que nous devons encore améliorer. Nous n’avons pas trente-huit communes avec 3 carottes du label Ecocert « En Cuisine » ! Mais cela ne doit pas empêcher de se lancer. Si le jury nous a retenus, bien qu’il sache que nous ne sommes pas au point partout, c’est qu’il a perçu la démarche globale et durable. Alors il faut y aller sans crainte : l’émulation qui en ressort est des plus positives !

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Parole de candidat #1 : « Engagez-vous, vous n’avez rien à perdre et tout à gagner ! »

André Rousset, maire de Lauris (Vaucluse), Victoire de l’engagement politique en 2021

Entretien avec André Rousset, maire de la commune de Lauris (Vaucluse), ancien candidat et lauréat des Victoires des cantines rebelles en 2021. La commune de 4000 habitants est à 93% de bio pour sa restauration collective et ne manque pas d’idées pour faire décoller son projet ! La parole à cet ancien candidat qui vous rassure.

UN PLUS BIO : Votre première candidature aux Victoires date de 2018, et ensuite, vous n’avez plus arrêté jusqu’à obtenir la Victoire de l’engagement politique en 2021. Qu’est-ce que ça vous a apporté de candidater aux Victoires ?

ANDRÉ ROUSSET : Être lauréat, c’était très important pour nous et le fait de candidater plusieurs fois, c’est le symbole de ce mouvement-là. Cela nous a permis de lancer une dynamique. C’est le mouvement qui nous a poussés à faire toujours mieux jusqu’à obtenir la Victoire.

Cela a stimulé toute l’équipe du restaurant scolaire, du groupe municipal, des élus, des enfants, tous les acteurs, les parents… on s’est tous attelés ensemble à faire évoluer nos pratiques. C’est cette cohésion qui nous a permis de gagner ! Même si on est déjà en mouvement, candidater permet d’activer et de dynamiser le projet.

UN PLUS BIO : Et le fait d’obtenir la Victoire, qu’est-ce que ça apporte en plus ?

ANDRÉ ROUSSET : Cela nous a permis d’être reconnus, valorisés et gratifiés. Les villages d’à côté viennent voir comment on fonctionne. Il y a même des collectivités qui viennent de loin pour voir comment on fait. On est en plein milieu du PAT du Parc du Luberon, cela nous a apporté une belle reconnaissance.

Et au bout du chemin, cela nous a amenés à construire la Cité vivante de l’alimentation. On a voulu essaimer un peu plus large pour que tout le monde en profite : pour notre santé, pour les paysages, pour l’agriculture… pour l’humanité et la planète ! On a obtenu des fonds par le biais de France Relance pour restaurer un vieux moulin qui deviendra un lieu d’échanges et de partages de pratiques, pas forcément nouvelles mais aussi ancestrales. On pourra diffuser au niveau des écoles et des collectivités pour favoriser le manger mieux, bio et local.

UN PLUS BIO : On a souvent des gens qui hésitent à candidater. Ils ont envie mais ils ont peur du formulaire et de la vidéo, ou alors ils ont l’impression que leur projet n’est pas si fantastique… Quels conseils tu donnerais à un candidat qui hésite à se lancer ?

ANDRÉ ROUSSET : Eh bien je lui dirais de ne pas hésiter ! Les candidats n’ont rien à perdre. Cela permettra aux enfants et peut-être à d’autres restaurants collectifs, aux mangeurs de se sentir davantage intéressés par le mieux manger. Pour les enfants, cela devient une technique éducative. Le cuisinier et l’équipe à la cantine se sentiront plus concernés et seront pris dans une dynamique positive. Et les élus y trouveront un outil participatif. Si le candidat arrive à créer la dynamique, c’est tout le monde qui va être emporté. Tous auront le même objectif.

Engagez-vous, vous n’avez rien à perdre et tout à gagner ! Si on perd, on recommence et puis si on ne fait que de perdre, ce n’est pas un problème. Cela permet de se mettre en mouvement. Il n’y a rien de dramatique, c’est presque ludique !

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